009 - Bulletin Paroissial
Editorial.
Partir en voyage.
Sommes-nous enfin libérés des dernières contraintes liées au Covid, cette situation que nous n'avons ni choisie, ni désirée? C'est ce que j'espère, même si tout n'est pas résolu. Pour m'aider à voir l’avenir autrement, je me suis inspiré du voyage. Comme à chaque fois que nous voulons partir, il faut préparer nos bagages, laisser de côté ce qui nous embarrasse ou nous accapare, nous désencombrer.
Voyager, c’est s’ouvrir au monde, élargir son cœur à d’autres réalités. Le voyage nous donne de faire des rencontres, d’apprendre à connaître les autres différemment, mais il est aussi une occasion de reprendre confiance en soi, pour redonner du sens à sa vie.
Et si le voyage permet de changer notre horizon, c’est probablement parce qu’il change notre état d’esprit! On ne voyage pas uniquement pour découvrir d’autres lieux et d’autres peuples, mais aussi pour se découvrir soi-même.
Dans notre numéro 435 nous avons parlé de «de cap». Le voyage est aussi une aventure, une évasion, une traversée, un pèlerinage.
Si Dieu a créé le monde, c’est bien, à nos yeux de chrétiens, l’offrande d’une beauté à découvrir, à respecter. Mais sans doute, pour des raisons de protection de la nature et des trésors du passé, faut-il voyager avec modération et intelligence.
Toute vie peut être comparée à un voyage. Pour les chrétiens, sur le modèle d’Abraham, ce voyage implique une exigence et offre un espoir: nous arracher à un certain confort pour nous conduire à une terre promise où Dieu nous attend.
Le Carême, qui se termine avant les trois jours Saints de Pâques (le mot «Pâques» signifiant lui-même «passage» par étymologie), est un voyage qui implique un examen de toute notre vie, tout notre être, un temps pour vérifier les chemins que nous parcourons, un temps pour discerner les priorités de notre vie, vers où orienter notre cœur. Le voyage du Carême est un exode, de l’esclavage à la liberté. Ce sont quarante jours qui rappellent les quarante années durant lesquelles le peuple de Dieu a voyagé dans le désert pour retourner à sa terre d’origine. Durant ce voyage, le peuple a été tenté de revenir en arrière. Ne sommes-nous pas semblables? Notre avancée vers Dieu est entravée par nos attachements de toutes sortes, par nos fausses sécurités.
La clé pour réussir ce voyage est de se laisser séduire par l’Esprit de Dieu. Il est notre Guide, nous pouvons avoir confiance en lui, Il saura nous montrer la bonne direction. Nous pouvons aussi lui confier les autres personnes qui se trouvent sur notre chemin, Il saura les guider.
Bernard Michel